Selon une étude de l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (Anact), les accidents de travail auraient baissé de 27 % chez les hommes entre 2001 et 2019 et augmenté de 42 % chez les femmes. La délégation s’est alors penchée sur les répercussions du travail ou de l’inactivité sur la santé des femmes. 

Ce mardi 17 janvier, Annick Billon, présidente de la délégation des droits des femmes au Sénat, rappelait dans le journal Le Monde que « les femmes sont de plus en plus sujettes aux accidents de travail comme aux troubles musculo-squelettiques [TMS], auxquels elles sont d’ailleurs deux fois plus exposées que les hommes. En revanche, les cancers d’origine professionnelle restent souvent sous-évalués chez les femmes. »


De l’usure physique et psychique

Lors de cette table ronde, Émilie Counil, chargée de recherche à l’INED et chercheuse associée à l’Institut de recherche interdisciplinaire, a tenu à rappeler que si les femmes souffrent davantage d’usure physique et psychique, « les hommes sont toujours plus exposés aux dangers visibles », relayait le quotidien national.

Le parcours professionnel « haché » des femmes et « la double combinaison d’agents biologiques et de polluants organiques dans des activités liées au soin et au nettoyage » – où les femmes sont majoritaires – expliquent qu’elles ont davantage de difficultés à faire reconnaître leurs maladies comme professionnelles. La chercheuse déclare aussi que les périodes d’inactivité fréquentes chez les femmes en emploi entre 18 et 50 ans déclarent une meilleure santé perçue que celles qui ont interrompu leur emploi sur la même période.

Des risques méconnus

« La moindre inclusion des types d’emplois occupés par les femmes et des femmes en général, dans les enquêtes épidémiologiques portant sur les liens entre travail et cancer » renforce les mécanismes d’invisibilisation des liens entre cancer et travail, explique Émilie Counil lors de son audition à la table ronde et dans les colonnes du journal.

Selon le quotidien national, le marché de l’emploi en tertiarisation constante depuis 1980 a mis en tête des problèmes de santé au travail les TMS et les risques psychosociaux. Reste à savoir si le projet de réforme des retraites annoncé par Élisabeth Borne saura prendre en compte les spécificités des métiers dits « féminins » aux risques souvent méconnus.