Pourquoi la violence est-elle considérée comme un problème de santé publique ? Elle ne ressemble pourtant pas à une épidémie virale.

On peut considérer qu’elle relève de la santé publique parce qu’elle touche une grande proportion de la population mondiale, autour de 30% pour ce qui est des violences domestiques, par exemple. C’est un des critères de l’OMS: il ne s’agit pas d’un phénomène isolé. Aussi, on peut la qualifier ainsi parce que la violence a d’importantes répercussions sur la santé. Il y a les effets directs au niveau de la santé physique, quand il s’agit de violence physique. Mais les conséquences sont aussi indirectes, problèmes cardiovasculaires et hypertension dus au stress, impacts sur la santé mentale, dépression… Sans compter que la violence est un isolant social, et cela influe beaucoup sur la santé. Finalement, la violence est en partie prévenable. C’est pour cela qu’on peut prendre des mesures de santé publique.

Quelles sont les mesures à prendre ?

On parle de prévention primaire, secondaire et tertiaire. La prévention primaire consiste à informer la population générale. Il s’agit de communiquer sur ce qu’est la violence, puisque tout le monde a ses propres représentations. Il s’agit aussi d’informer sur les ressources d’aide qui existent, et de désamorcer les croyances et les peurs à ce sujet. En prévention secondaire, des mesures spécifiques vont être mises en place auprès de groupes ou d’individus chez qui on a identifié des facteurs de risque, comme l’abus d’alcool. Finalement, la prévention tertiaire intervient quand la violence est déjà présente. On va essayer d’en diminuer les conséquences et éviter qu’elle ne se reproduise.

Il n’est pas toujours simple d’identifier la violence quand elle est là, pour les principaux concernés…

Beaucoup de situations relèvent de la violence ordinaire ou à bas bruit, dans le cadre du couple ou de la famille. Il y a aussi des violences qui partent de bonnes intentions, en particulier quand il s’agit de personnes âgées, d’enfants ou de personnes handicapées. Ce sont des formes d’abus de pouvoir ou d’infantilisation qui peuvent faire du mal, mais ne sont pas perçues comme violentes. Ces situations font beaucoup de dégâts sur la santé, elles touchent à l’estime de soi et cela a des effets à long terme. Quand on sensibilise à la violence, il faut aussi penser à […]