C’était le 24 novembre sur CNews, dans l’émission Face à l’info. Le protestantisme en a pris pour son grade à travers une longue tirade d’Éric Zemmour, polémiste qu’on ne présente plus. Interrogé par la journaliste Christine Kelly à propos des migrants, il n’a pas hésité à dénoncer “un business victimaire”. Rappelons que deux jours plus tôt, la police avait fait évacuer la place de la République où nombre d’entre eux avaient installé leur tente. Certains policiers auraient fait usage d’une violence injustifiée. “Ce ne sont pas les damnés de la terre comme on veut nous le faire croire”, a déclaré Éric Zemmour. Et d’enfoncer le clou en faisant remarquer l’évolution de la terminologie: avant-hier sans-papiers, hier migrants, on parle aujourd’hui d’exilés. Du “pathos à deux balles”, lance-t-il, ignorant souverainement les drames du déracinement que les quelque 500 personnes délogées ont dû endurer. Le chroniqueur ignore aussi visiblement que l’Église protestante unie de France a mené en 2016 une campagne intitulée “Exilés, l’accueil d’abord!”, mais ne se prive pas de fustiger le protestantisme français. Citant la Cimade à la manière d’un emblème, il s’en prend à ces associations “à l’histoire prestigieuse”, autrefois engagées dans le sauvetage des juifs, qui orchestreraient aujourd’hui, aux frais du contribuable, le non-respect des lois de la République. Tout s’explique: c’est qu’elles sont, selon Éric Zemmour, “noyautées par l’extrême gauche”. Au nom d’une “idéologie sans-frontièriste”“les protestants ont fait de l’Autre, de l’Étranger leur nouveau dieu”, poursuit-il.

Éric Zemmour est coutumier des propos contre les protestants. Lors de la Convention de la droite, le 28 septembre 2019, il avait proclamé […]