Le football serait-il donc un modèle réussi d’intégration religieuse ? Ou observe-t-on au contraire des excès, qui devraient être canalisés par une laïcité plus rigoureuse ?
L’Algérien Islam Slimani s’était agenouillé en direction de la Mecque après son but égalisateur contre la Russie en 2014. Edinson Cavani, Christian Benteke et d’autres lèvent régulièrement un doigt au ciel après avoir marqué un but. Et les joueurs des pays latins sont nombreux à se signer (selon le rite catholique) avant d’entrer sur le terrain. Cette cohabitation multiethnique et religieuse semble se passer sans heurts notoires. Les pelouses et les vestiaires de football constitueraient-ils un modèle d’intégration religieuse, à l’heure où les politiques (se) débattent avec des projets de lois pour faire régner la laïcité, notamment dans les entreprises ?
Des salles de prière à Barcelone ou Munich
Les signes religieux sont en tout cas monnaie courante dans les stades. Jean-François Develey, rédacteur en chef adjoint des émissions sportives à la Télévision publique suisse (RTS), confirme la visibilité du religieux sur la planète foot. Au-delà du noyau évangélique de l’équipe brésilienne de 2002 et des joueurs catholiques, il observe que certains musulmans se mettent eux aussi à prier avant le début des matches. « Des salles de prière ont même été installées dans les stades, à Barcelone et à Madrid par exemple ». Le Français Franck Ribéry, converti à l’islam, avait demandé et obtenu l’installation d’une salle de prière pour les joueurs et fans musulmans du Bayern Munich. Le club aurait financé 85% de l’investissement, les joueurs et les fans le reste. […]