En créant, en 1940, une communauté d’hommes qui cherchent à vivre en communion profonde, frère Roger a voulu en faire un signe non seulement en vue de l’unité des chrétiens, mais aussi par rapport au mal de son époque, la Deuxième Guerre mondiale. Dans une Europe déchirée par la violence, il fallait donner une image de paix et de réconciliation, apporter une semence de fraternité. Après-guerre, les premiers frères ont peu à peu accueilli des jeunes de divers pays d’Europe. Des non francophones, d’Allemagne, des Pays-Bas, du Royaume-Uni sont devenus frères. Ainsi, dès ses débuts, la communauté a pris sa petite part à la construction européenne.

Un visage fraternel

Depuis les années 60, les prières communes ont lieu dans l’église de la Réconciliation, celle-ci ayant été bâtie par des jeunes allemands comme signe de réconciliation dans le cadre de l’Aktion Sühnezeichen. La fin des années 70 a été marquée par le début des rencontres européennes annuelles : entre Noël et Nouvel an, cinq jours de prières, de partage et de découverte des Églises locales sont organisés dans des métropoles de l’ouest et de l’est de l’Europe. Nous voudrions que ces rencontres donnent à l’Europe un visage fraternel : les jeunes sont accueillis dans des familles et nouent des liens d’amitié d’un bout à l’autre du continent.

« Beaucoup de jeunes ont acquis une véritable conscience européenne. Celle-ci n’implique pas d’abandonner les spécificités de chaque peuple… »

En multipliant les relations personnelles, beaucoup de jeunes ont acquis une véritable conscience européenne. Celle-ci n’implique pas d’abandonner les spécificités de chaque peuple ou de chaque région, mais elle appelle à réaliser un partage des dons dans le respect de la diversité. L’Europe continuera à se construire si elle approfondit cet idéal de fraternité : une Europe non seulement unie, mais ouverte aux autres continents et solidaire avec les peuples qui traversent les plus grandes épreuves.