Le résultat des élections européennes, qui ont conduit à la dissolution de l’Assemblée nationale, signe l’échec du macronisme. Le président de la République a voulu rassembler les modérés de gauche et de droite, le résultat est un pays morcelé et l’extrême droite aux portes du pouvoir. Cet échec a conduit le président à dissoudre l’Assemblée nationale. On le lui a reproché, mais en démocratie, se représenter devant les électeurs quand on se trouve dans une situation de blocage n’est pas indigne.
Arrivés à ce stade, nous pouvons dire trois choses. Même s’il a évolué, le Rassemblement national reste un parti d’extrême droite en ce que son discours repose sur le rejet de l’étranger. Quand on met le doigt dans cet engrenage, on entre dans une logique qui peut conduire au pire. Quelle sera l’attitude de ce parti le jour où il se heurtera aux contraintes du réel ? Il peut mettre de l’eau dans son vin, mais il peut aussi se radicaliser. Il y a vingt-cinq ans, l’Église réformée de France publiait un livre qui essayait d’analyser théologiquement le Front national et qui s’appelait La Tentation de l’extrême-droite. Il fallait lire le mot tentation au sens biblique : derrière […]