Coup sur coup viennent de sortir plusieurs essais sur la préférence française pour les loisirs, notamment L’ère de la flemme d’Olivier Babeau, et La France doit travailler plus, de Denis Ollivennes. S’ils n’apportent que peu de nouveautés factuelles, ces ouvrages confirment une tendance déjà ancienne sur la faiblesse de l’intensité au travail en France : non seulement notre pays aligne le plus faible nombre d’heures travaillées en Europe, mais encore une productivité très sérieusement dégradée. On ne s’étonnera donc pas si le niveau de vie moyen en France est aujourd’hui 20 % plus bas que celui de l’Allemagne. 

Ajoutons à ce tableau une appétence pour la retraite inconnue ailleurs à ce niveau, conjuguée à un effondrement du taux de natalité, et nous avons les ingrédients d’une descente aux enfers économique. 

Remédier à une telle situation suppose la mise en œuvre de réformes structurelles majeures, à commencer par celle de l’Éducation nationale, mère de toutes les batailles. Notre enseignement doit viser l’excellence et le haut niveau ; à ce sujet on n’aura pas la cruauté de rappeler le rang de notre pays dans les derniers classements Pisa pour mesurer le chemin restant à parcourir. 

Cela passe nécessairement par une réhabilitation de l’effort comme valeur cardinale. Nous ne pouvons plus nous permettre un enseignement bienveillant, aboutissant à l’absence de toute sélection et in fine à l’attribution de diplômes sans valeur. 

Or cette semaine les pouvoirs publics annoncent la suppression des premières mesures tendant à restaurer un certain sens de l’effort : suppression de l’obligation d’obtenir le brevet pour passer en seconde, suppression des groupes de niveau. On ne peut que regretter ces décisions, qui ne prennent pas la mesure du combat à mener.

Georges Casenave, chef d’entreprise, pour « L’œil de Réforme »

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