Un militaire connaît la règle : il peut tuer, mais pour défendre d’autres vies. C’est l’objectif du « moindre mal » : accepter une mort, accepter même la sienne, mais pour en éviter des milliers. Chaque militaire est même formé à cela. Mais voilà, cette réalité s’impose à tous les Ukrainiens qui n’avaient rien demandé et prennent les armes ! Cela s’impose aussi à nous toutes et tous, ainsi qu’aux décideurs politiques. Nous, les Européens (qui n’avons jamais été aussi européens), sommes en train de nous habituer à l’idée de ne pas intervenir directement en Ukraine pour ne pas déclencher une guerre mondiale. C’est rationnel, et sans doute inévitable. C’est la moins mauvaise des solutions. Mais c’est juste atroce ! C’est une décision éthique infernale devant le visage de chaque Ukrainien. Des milliers de morts pour éviter des millions de morts.
Qui de nous n’est pas torturé intérieurement par cette question morale ? Dans l’éthique protestante, nous ne définissons pas un Bien et un Mal, qui seraient des […]