En ce début d’année, un séisme secoue l’Helvétie : contre l’avis des politiques au plus haut niveau, des chefs d’entreprises et du milieu économique, le « peuple » de Suisse a voté pour le rétablissement des quotas d’immigration. C’est un retour au système de maîtrise des flux migratoires d’avant les accords européens qui ont imposé la libre circulation des personnes en échange de l’intégration aux accords de Schengen.
Dans la philosophie, cela ressemble à notre « immigration choisie » en France, mais en version plus dure et qui sera probablement appliquée avec un esprit et une méthode plus… germaniques. L’initiative contre « l’immigration de masse », présentée par l’Union Démocratique du Centre (UDC), est passée il est vrai à un chouïa près ; ce vote a été salué par tous les partis de droite extrêmes du continent. Monumental pied de nez à Bruxelles, ce séisme risque d’avoir des répliques européennes et remet en cause les accords avec l’Union européenne. Le vote montre bien que la limite entre démocratie directe et populisme n’est pas large. […]