Pouvoirs et contre-pouvoirs
Une démocratie ne se juge pas seulement à l’élection de son dirigeant, mais au respect d’un certain nombre de principes comme la séparation des pouvoirs, l’intégrité des services publics, l’indépendance des médias, la liberté religieuse et le dynamisme des institutions intermédiaires que sont les syndicats, les associations ou les Églises. Cet ensemble constitue un échafaudage qui trouve son équilibre lorsque chacun occupe sa juste place et que les différentes instances sont articulées les unes aux autres.
Fondements bibliques
La sortie d’Égypte est une libération, mais aussi la fondation d’un peuple. Pendant les 40 années au désert, Moïse a donné à Israël ses premières institutions. Il a d’abord nommé des juges intègres pour résoudre les conflits et les différends au sein du peuple. Il a ensuite institué les descendants d’Aaron comme prêtres pour présider les sacrifices et médiatiser la relation avec Dieu. Il a enfin choisi 70 anciens qu’il a mis à la tête du peuple. Cette organisation correspond à une première séparation des pouvoirs entre le judiciaire, le religieux et le politique. Plus tard, lorsque des rois seront institués et qu’ils auront tendance à privilégier leur pouvoir sur le bien commun, des prophètes leur rappelleront les exigences de la justice. Il ne s’agit pas encore de démocratie, mais de l’intuition que, pour être bien gouverné, un peuple a besoin d’une distinction entre les différents ordres. […]