Par Isabelle Dumont, Carrefours d’Alsace. 

« J’ai refusé un contrat de 30 000 euros parce que le dirigeant ne partageait pas mes valeurs », déclare-t-elle. Sa mission consiste à faire de l’accompagnement, de la cohésion d’équipe et de la médiation en entreprises. Ce qui l’amène inévitablement à côtoyer la souffrance au travail : « Les patrons n’ont pas toujours le temps de parler avec leurs employés. Il y a aussi parfois des clans et des ragots. Quand on est malheureux à la maison, ce n’est pas si évident de mettre son paquet de côté en arrivant au travail. » Optimiste, elle croit en l’homme mais aussi en la bonté, la solidarité et la simplicité. À propos de sa foi chrétienne, elle ajoute : « Dans mon travail, je n’en parle jamais même si un banquier m’a dit un jour ‘ Vous ne seriez pas chrétienne vous ? ’ » Membre des EDC1, elle y a appris l’importance de la bienveillance et d’autoriser les gens de la base à donner leur avis. Si aujourd’hui tout va pour le mieux pour Joëlle Moll, elle admet avoir connu des épreuves dans sa vie professionnelle : « J’ai connu l’échec du licenciement ». Elle dit avoir su en retirer une force qui lui sert dans sa profession : « C’est important de déposer les problèmes sur la table. De s’écouter et de se dire : ‘que fait-on ensemble pour que cela marche et qu’on ait du résultat ?’ ». Grâce à sa fibre sociale, Joëlle Moll a également tenté d’aider des sortants de prison à retrouver du travail. Selon elle, « les gens ont plein de trésors en eux mais ils ne savent pas toujours les voir car on ne leur en donne pas l’occasion… »