Constat amer : l’objectif de l’Accord de Paris ne sera très probablement pas tenu. Le réchauffement mondial devrait dépasser +1,5°C à +2°C d’ici 2100, par rapport à l’ère préindustrielle. La France est pour sa part dans la trajectoire d’un réchauffement climatique de +4° C en 2100.
Pour limiter ce dérèglement climatique, il convient d’une part d’atténuer les émissions de gaz à effet de serre pour atteindre la neutralité carbone en 2050 et d’autre part d’adapter la France à un tel réchauffement. Tel est l’objectif du troisième plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC-3) du 10 mars 2025 ayant pour ambition « l’adaptation des activités humaines pour assurer la résilience économique et la souveraineté alimentaire, économique et énergétique du pays à +4°C ».
Un collectif composé de quatorze personnes victimes du changement climatique et trois ONG, dont l’Affaire du Siècle, a immédiatement contesté le PNACC. Il estime que ce plan ne protège pas assez les Français, alors que deux tiers de la population sont déjà très exposés aux risques climatiques.
Le 7 avril dernier, les avocats de ce collectif ont envoyé une « demande préalable » au gouvernement exigeant une révision du plan. Sans réponse satisfaisante, ce collectif initiera un nouveau procès devant le juge administratif, pour non-respect par l’État des obligations lui incombant en matière de prévention des risques climatiques. Vents contraires pour les politiques publiques et vents favorables pour la justice climatique !
Louise Laïdi, consultante en finance durable, pour « L’œil de Réforme »