Il se définit comme féministe et d’éducation populaire. Le 8 mars 1956 est créée La maternité heureuse par un médecin, Marie-Andrée Lagroua Weill-Hallé et Évelyne Sullerot, protestante et auteur de nombreux ouvrages féministes. Il s’agit d’abroger la loi de 1920, afin de prévenir les drames de l’avortement en développant la contraception. En 1960, l’association devient le Mouvement français pour le planning familial (MFPF) dit le Planning familial. Simone Iff, fille de pasteur et protestante, en devient la première présidente. Aujourd’hui, celui-ci a fêté ses 60 ans.

Lors de son dernier Congrès national, après six décennies de combats féministes, le Planning familial a redéfini ses priorités. Il est essentiellement tourné vers « les jeunes », sans exclure les autres publics, en facilitant l’accès aux informations et à l’éducation à la sexualité. Pour les jeunes, tous les droits ne sont pas acquis. Il s’agit d’être présent et d’impulser une nouvelle dynamique.

Libérer la parole

La tâche est loin d’être facile. Fake news sur les réseaux sociaux, faux sites anti-avortement, des tags et affiches sont régulièrement apposées au centre du Planning familial de Paris. Ceux qui sont contre l’éducation à la sexualité sont légion, sous prétexte que c’est une violence faite aux enfants : C’est quoi l’amitié ? Qu’est-ce que l’amour ? Qui a le droit de nous laver ? Empêcher cette parole, c’est empêcher l’enfant de devenir autonome, d’autant plus que de nombreux adultes sont mal à l’aise sur ces questions. Combien de femmes connaissent leur corps au moment de l’accouchement ?

Il s’agit pour le Planning familial de favoriser les rencontres, ainsi pour les jeunes, dans les établissements scolaires. Une convention a été signée avec le Ministère de l’éducation nationale pour intervenir dans la formation des enseignants et auprès des élèves. Il est souhaitable que les échanges se fassent dans un climat serein et l’idéal est dans la prévention. Or, les demandes sont souvent faites lors de violences sexuelles. Le Planning familial est présent lors de festivals tels les Eurokéennes ou Solidays. Rencontres de jeunes et/ou femmes avec l’association, café, apéritif, au cours desquels un débat est lancé. Il existe des groupes de paroles sur les violences faites aux femmes, la contraception, l’IVG, la santé sexuelle, le plaisir et le bien-être.

Agir auprès de tous

L’organisation est très souple : soit le Planning familial crée une association si besoin est, soit il devient partenaire d’une association qui existe déjà sur le terrain, comme Action contre la faim, Handicap international ou Médecins du Monde, ce qui lui a permis d’intervenir auprès des migrants et dans les camps de rétention. Observateurs, les bénévoles y vont, pour voir si les droits sont respectés. Sur le terrain, les femmes sont confrontées aux violences, viols et absence de dépistage. Il s’agit de sensibiliser les professionnels des hôpitaux alentours car les soins sont refusés à ceux qui viennent des camps.

En dehors des projets locaux et régionaux, les programmes sont aussi nationaux : Genre et santé sexuelle, Handicapé, et alors ! La parole est toujours centrale, souligne Caroline Rebhi la co-présidente, et si une des priorités du gouvernement est de combattre les violences faites aux femmes, ceci ne peut se faire au détriment du financement des centres de « Planning familial ». La vie affective et la sexualité, sont des dimensions fondamentales de la santé physique et mentale de tout être humain.