“Nous ne pouvons plus faire demi-tour.” Mgr Leborgne ne voit pas comment l’Église catholique de France pourrait rester sourde aux souffrances des 330 000 victimes d’abus sexuels depuis 1950. “Il y a eu un pas de géant dans la reconnaissance de notre responsabilité et dans notre engagement pour une justice réparatrice”, explique l’évêque d’Arras et vice-président de la Conférence des évêques de France (CEF) à Vatican News, faisant référence aux mesures annoncées par la CEF pour lutter contre la pédocriminalité, lundi 8 novembre.
Pour lui, l’assemblée plénière des évêques a été marquée par “une fraternité authentique et vraie, [qui] amène à une vraie communion quand il faut prendre des décisions. Cela a été très important”. Un sentiment qu’il dit ressentir “aussi dans la qualité du travail (…) tout au long de cette semaine”. Ne niant pas une certaine pression des médias et de l’opinion publique, après le séisme provoqué par les conclusions de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (Ciase) Mgr Leborgne à “le sentiment que nous voulons tous aller jusqu’au bout (…) nous sommes intimement convaincus que c’est le Seigneur qui nous appelle aujourd’hui, qui nous a poussés sur ce chemin et nous ne pouvons plus faire demi-tour”.
“Nous nous rendons disponibles pour ce que le Pape nous dira”
Lors de l’audition des victimes, l’évêque affirme à Vatican News avoir voulu “partir des victimes, de leurs besoins, de leur cri, et on n’a plus peur de ce qu’on va perdre ou de ce qu’on risque. Je crois qu’il y a là quelque chose de profondément évangélique”, au moment de décider des résolutions à prendre pour lutter contre la pédocriminalité. En fonction des observations que ne manqueront pas de faire les visiteurs du pape François, des ajustements seront possibles. “Nous l’avons vu dans certains pays : en cas de grave manquement avéré, des évêques ont quitté leur charge. Nous nous rendons disponibles pour ce que le Pape nous dira”, confirme Mgr Leborgne.