L’étymologie des mots est souvent porteuse de sens. Le mot de banlieue a sans doute plusieurs origines. Certains y voient une origine en « lieu de bannissement ». Ce n’est sans doute pas tout à fait exact mais cela porte tout de même un certain sens, et, disons-le, une grave lourdeur. Certains parlent de « pathologie géographique ». Bien sûr, toutes les banlieues ne recouvrent pas la même réalité. Toutes les périphéries des grandes villes ne sont pas nécessairement des quartiers « pauvres » ou « à risque ». Mais ce mot, ou plutôt cette réalité, s’invite, comme tous les cinq ans, dans la campagne électorale. Un « grand plan pour la banlieue », promis à chaque élection et qui finit par décevoir, faute de moyens ou de collaboration avec les acteurs de terrain.
Au-delà des réalités socio-économiques, mais aussi culturelles et politiques que nous mentionnons dans ce numéro, gardons la symbolique, tragique, de ce « lieu de bannissement ». La « banlieue » est-elle ce seul lieu où nous rejetons ce que nous « bannissons », c’est-à-dire ce que nous ne voulons pas ou plus voir ? Le scandale des Ehpad nous fait sauter en pleine figure cette même question : pourquoi ne voulons-nous pas voir nos anciens ? Pourquoi si peu de moyens ? N’avons-nous pas des […]