L’interdiction des téléphones portables pour tous, l’instauration d’une nouvelle épreuve de mathématiques en première, ainsi que le lancement des programmes d’éducation à la sexualité : ce sont là les principales nouveautés de cette rentrée, qui concernent près de 12 millions d’élèves ce lundi 1er septembre.
Pour cette année scolaire, la ministre de l’Éducation, Élisabeth Borne, a annoncé au Parisien l’élargissement de la « pause numérique », qui prévoit l’interdiction totale des téléphones portables au collège, avec des modalités « définies par chaque chef d’établissement, en lien avec les collectivités territoriales ». Même si la loi de 2018 interdit déjà l’usage des portables, sa mise en pratique reste parfois compliquée. Le dispositif « portable en pause » a pour objectif de renforcer cette règle en obligeant les élèves à déposer leurs appareils dans des casiers, mallettes ou pochettes pendant les cours. Il avait été expérimenté l’an dernier dans une centaine de collèges.
Une circulaire publiée en juillet précise que chaque établissement devra déterminer localement la manière d’appliquer l’interdiction des téléphones, certains estimant que la règle est déjà correctement respectée. Les départements soulignent d’ailleurs « qu’aucune vague de demandes pour la mise en œuvre de ce dispositif » n’a été constatée. En mai, Élisabeth Borne avait également instauré un « droit à la déconnexion » pour les ENT et autres outils numériques comme Pronote, qui ne seront plus mis à jour de 20 h à 7 h en semaine, ni du vendredi soir au lundi matin, afin de limiter l’usage excessif des écrans.
Des évolutions pour le bac et le brevet
Une nouvelle épreuve écrite de mathématiques sera mise en place pour les élèves de première des filières générale et technologique au printemps. D’une durée de deux heures, elle aura un coefficient de 2, tandis que le grand oral verra son coefficient passer de 10 à 8 pour la voie générale. Selon le ministère, l’épreuve comportera « un questionnaire à choix multiples » ainsi que « deux à trois exercices ». Elle portera « sur le programme de l’enseignement scientifique de première » ou, pour les élèves ayant choisi la spécialité maths, sur le programme spécifique de cette spécialité.
Les « exigences » du bac seront également « resserrées », explique Élisabeth Borne au Parisien. « Jusqu’ici, un élève avec moins de 8 sur 20 pouvait passer le rattrapage grâce à des points attribués par le jury. Cela ne sera plus possible », précise-t-elle, ajoutant qu’« un élève qui aura moins de 9,5 ne pourra pas obtenir le bac ». Les modalités d’évaluation du brevet vont elles aussi évoluer : l’examen comptera désormais pour 60 % de la note finale (contre 50 %), tandis que le contrôle continu représentera 40 %. Ce dernier tiendra compte des notes de 3e, plutôt que de la maîtrise du « socle commun » de connaissances et compétences couvrant l’ensemble du cycle 4 (5e, 4e, 3e).
Inauguration du programme d’éducation à la vie affective et sexuelle
Le programme d’éducation à la vie affective, relationnelle et à la sexualité (Evars), publié en février, sera appliqué dès cette rentrée avec trois séances obligatoires par an dans toutes les écoles, collèges et lycées, qu’ils soient publics ou privés sous contrat. Si la loi rend ces séances obligatoires depuis 2001, elles étaient jusque-là rarement mises en œuvre. La ministre indique au Parisien avoir demandé « dans chaque établissement et à chaque niveau, une réunion avec les parents d’élèves en début d’année » afin de « lever toutes les fausses nouvelles » et « rassurer ».
De nouveaux programmes de français et de mathématiques seront également déployés dès la rentrée, de la petite section de maternelle à la 6e. Par ailleurs, des formations à l’intelligence artificielle seront d’abord proposées via la plateforme Pix dans des établissements volontaires, avant d’être généralisées à tous les collèges et lycées début 2026. Elles deviendront ensuite obligatoires pour les élèves de 4e et de seconde.
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