Lundi 29 mars, le tribunal correctionnel de Paris a reconnu coupable le groupe pharmaceutique Servier de « tromperie aggravée » et d’« homicides et blessures involontaires » dans l’affaire du Mediator. Les laboratoires ont été condamnés à payer une amende de 2,718 millions d’euros. “On y est mais pas encore, commente la pneumologue Irène Frachon, mardi 30 mars. C’est une occasion ratée. Avec toutes les preuves que nous leur avons fournies (éléments de mon livre Mediator 150 mg, rapport de l’IGAS sur l’histoire de ce médicament, des victimes identifiables…), les juges avaient les moyens de prononcer un verdict exemplaire. Je croyais qu’avec ces éléments nous n’irions pas dans le mur comme beaucoup de scandales de santé publique. Et pourtant. Les peines sur le plan pénal sont prononcées avec du sursis, bien en deçà des réquisitions du parquet. Le message envoyé est difficilement compréhensible. Le tribunal dit que c’est très grave, que les laboratoires Servier sont coupables mais derrière la sanction ne suit pas.”
Pourtant, les moyens déployés pour cette affaire sont gigantesques : dix ans d’enquête, dix mois de […]