88 millions d’Euros : c’est le préjudice estimé de l’impressionnant cambriolage de ce dimanche 19 octobre. Une somme conséquente à laquelle il faut bien sûr ajouter la valeur historique des différentes pièces dérobées.

La traque est lancée pour retrouver les malfaiteurs. Selon les premiers éléments dont on dispose, quatre suspects ont été détectés. Et dans leur fuite, ces derniers ont semé une série d’indices qui pourraient bien accélérer l’enquête.

Au pied du musée, les policiers ont retrouvé deux disqueuses abandonnées, ainsi qu’un gant, à quelques mètres de là. Appartenait-il à l’un des membres du commando ? C’est ce que tentent de déterminer les enquêteurs de la BRB et de l’Office central de lutte contre le trafic des biens culturels (OCBC), mobilisés en nombre sur cette affaire hors norme.

Plus loin sur l’itinéraire de fuite, d’autres objets ont été découverts : un chalumeau, un talkie-walkie et même un bidon d’essence. Autant d’éléments susceptibles de contenir des traces d’ADN ou des empreintes. Les premiers éléments laissent penser que le carburant devait servir à incendier le monte-charge utilisé pour accéder au balcon par lequel les voleurs se sont introduits dans le musée.

Sur les lieux, un véhicule abandonné attire également l’attention des policiers. Passé au crible par les techniciens, il pourrait livrer de précieux indices. Sa plaque d’immatriculation, notamment, pourrait permettre de remonter la piste du commando qui a osé s’en prendre à l’un des lieux les plus sécurisés de la capitale.

La nacelle utilisée par les cambrioleurs au cœur de l’enquête

Et un nouvel élément pourrait faire progresser l’enquête. 48 heures après le cambriolage, les policiers ont commencé à s’intéresser de près au monte-meuble utilisé par les malfaiteurs pour atteindre le balcon du musée, avant de découper une vitre à la disqueuse dans la galerie d’Apollon.

Selon les premiers éléments, cet appareil aurait été repéré par les voleurs sur une annonce en ligne, publiée sur le site Leboncoin. Et ironie du sort : l’engin provenait de la commune de Louvres, dans le Val-d’Oise, un nom presque identique à celui du célèbre musée qu’ils ont réussi à cambrioler.

Les voleurs auraient ensuite menacé le salarié chargé de vendre l’engin, sans toutefois le blesser, avant de repartir avec le monte-charge. Neuf jours avant le cambriolage du Louvre, l’entreprise victime du vol avait d’ailleurs donné l’alerte sur les réseaux sociaux. Dans un message posté en ligne, elle écrivait : “Monte-meuble volé en carjacking à Louvres ce matin. N’hésitez pas à nous appeler si vous le voyez passer.”

Une publication qui, à l’époque, n’avait pas attiré l’attention particulière des enquêteurs, mais qui prend aujourd’hui tout son sens. Ce nouvel élément représente un indice de taille qui pourrait permettre aux enquêteurs de remonter plus facilement à l’origine des malfaiteurs ou de leurs complices.