Certaines organisations chrétiennes militent pour que le fait religieux soit au centre de l’espace public et fonde la Nation sur les traditions séculaires. Elles promeuvent une vérité absolue de la foi et ont été rejointes en cela par des mouvements musulmans.
Une autre conception revendique cette vérité exclusive au nom de la science, des techniques et du savoir, qui doivent fonder toute décision politique. Ces deux conceptions révèlent une incompréhension de ce qu’est la laïcité.
Favoriser l’unité
En séparant l’État des organisations religieuses ou philosophiques, la laïcité « à la française » travaille à l’unité de la société. Reconnaître les traditions du peuple sans avoir à valider les croyances qui les ont inspirées, permet en effet d’affirmer une neutralité susceptible de rassembler. En dégageant l’espace public d’enjeux de croyances ou d’idéologies, la laïcité reconnaît également une liberté d’intelligence où chacun peut analyser, exercer un jugement ou un discernement. Cela favorise le dialogue social au-delà des différences de pensée ou de culture. Enfin, dans la mesure où les convictions de chacun ont un égal statut aux yeux de la loi, la laïcité valorise l’altérité : chacun peut reconnaître l’autre comme différent ET légitime.
L’altérité, un gros mot oublié
Pour le protestantisme qui prône la conscience de l’altérité en proclamant un Dieu « tout autre », toujours différent de ce qu’on imagine, la laïcité peut être un bien précieux. Le mal qui la ronge s’appelle aujourd’hui le manque d’éducation.
Depuis un demi-siècle, Françoise Dolto ou les nouvelles pédagogies scolaires nous ont appris que l’éducation se veut souvent apprenante, ouverte à l’autre et humaniste. Les résultats sont spectaculaires. Dans les […]