Dans la rue de Malnoue de Noisy-le-Grand, une série de panneaux rouges et jaunes annoncent de grands changements dans la géographie du quartier : des bulldozers commencent à creuser un terrain de 8 hectares qui portera en 2020 près de mille logements et la nouvelle église de la paroisse protestante de Noisy-le-Grand. Ce mois de décembre, l’inspecteur ecclésiastique Jean-Frédéric Patrzynski espère poser la première pierre symbolique d’une architecture qui promet à l’église de dialoguer efficacement avec son environnement social.
Je me réjouis pour la paroisse et pour l’église régionale, dit Jean-Frédéric Patrzynski. Et le nouveau pasteur de Noisy-le-Grand et du Perreux, Jean-Pierre Anzala, décrit la future église avant tout comme un lieu de culte et de recueillement mais aussi comme un lieu d’expression donné à des groupes divers. Il donne un exemple : les personnes en difficulté ont besoin de choses matérielles. La nouvelle salle de diaconie peut être un lieu d’accueil qui permet d’accueillir ces personnes et de déterminer avec elles leurs besoins de façon précise et ciblée. Le pasteur veut aussi profiter de la nouvelle église pour favoriser l’accès à la culture, à l’écriture et à la lecture.
Un espace optimisé
L’architecte Marc Rolinet a élaboré dans un vivant dialogue avec les paroissiens une architecture qui relie la sobriété protestante classique avec la diversité d’une paroisse moderne. Sur le toit est installée une croix, simple, mais très visible par les passants depuis la rue. Cette église comporte, au rez-de-chaussée, un espace cultuel de 12m sur 12m (toute une symbolique !), qui peut accueillir jusqu’à 299 personnes ; une salle de réunion, séparée de l’espace cultuel par des parois amovibles ; un espace d’accueil avec une table et des fauteuils, une salle de diaconie, une garderie qui donne accès à un petit jardin, une cuisine et des sanitaires. Au premier étage se trouveront le bureau du pasteur, trois coins bureau, un espace attente, la salle des scouts et une mezzanine, qui donne sur l’espace cultuel du rez-de-chaussée. L’église est intégrée dans un ensemble architectural qui comprend 150 logements, la ZAC devant accueillir entre 900 et 1 000 logements. Sa façade en bois végétalisée crée une rupture, et, sur le toit, il est prévu une cloche pour l’appel à l’heure du culte et fêter les événements.
Une nouvelle ouverture
Une fois dans l’espace cultuel, on se retrouve dans une atmosphère luthérienne, créée par la sobriété, le bois et un toit en pente, qui donne une visibilité à l’ensemble des paroissiens. Assis sur un rang, on aperçoit à sa gauche un orgue, installé à l’endroit de la sacristie. Il y aura un autel en bois. Certains objets cultuels de l’église actuelle y retrouveront leur place : un crucifix en fonte et une vieille Bible allemande.
Si la pierre angulaire (virtuelle) de l’église est déjà posée ce mois de décembre, un accord de la Mairie y a sa grande part : permettre à l’Église luthérienne de négocier directement avec le promoteur ses droits à construire. L’implantation de l’église au milieu du nouveau quartier Clos d’Ambert est une « opportunité » selon Denis Zandvliet, président de l’APPNG (Association des Amis de la paroisse protestante de Noisy-le-Grand) : Les nouveaux habitants autour de l’église donneront un nouveau souffle à la paroisse.