Cette semaine, l’appel d’Emmanuel Macron à une « pause » dans la réglementation environnementale a choqué une partie de l’opinion. Deux maires ont démissionné ou porté plainte à la suite de menaces de mort et en Thaïlande, un parti prodémocratie a remporté les élections législatives.
La « pause » environnementale d’Emmanuel Macron
Le chef de l’État a fait bondir ses opposants, jeudi 11 mai, en expliquant vouloir une « pause » dans la création de normes environnementales européennes. Il s’exprimait à l’Élysée lors d’un discours sur la réindustrialisation de la France devant des ministres, des chefs d’entreprise et des associations. Franceinfo indique qu’Emmanuel Macron a souligné le nombre conséquent de réglementations au niveau européen, bien supérieur à ses voisins chinois ou américains. Il a appelé à « une pause réglementaire européenne » pour plus de « stabilité » et pour le développement de l’industrie verte. Cette déclaration a agacé la gauche et les écologistes, qui reprochent au président son manque d’ambition environnementale.
Laurent Wauquiez décide d’une baisse des subventions culturelles
Après une coupe de près de 4 millions d’euros en 2022, la Région Auvergne-Rhône-Alpes a voté une nouvelle baisse des aides culturelles, vendredi 12 mai 2023. La majorité du conseil régional, présidée par Laurent Wauquiez (Les Républicains), a acté une coupe d’un million d’euros lors d’une commission permanente. Le Monde précise que l’exécutif régional justifie cette baisse des subventions culturelles, menée depuis plus d’un an, par un rééquilibrage des territoires. Début mai, la Région avait déjà décidé de la suppression totale de la subvention de 149.000 euros attribuée au Théâtre Nouvelle Génération, le Centre dramatique national de Lyon. Cette coupe avait été interprétée comme une réponse aux critiques formulées par le directeur de l’établissement sur la politique régionale.
Pressions et menaces sur des maires
Vendredi 12 mai, le procureur de la République de Saint-Brieuc a annoncé l’ouverture d’une enquête après la plainte de la maire de Plougrescant (Côtes-d’Armor). Anne-Françoise Piedallu a constaté que les freins de son véhicule avaient été coupés, et l’enquête a démontré les faits. Selon le Huffington Post, l’élue fait état de « tensions avec certains de ses administrés » ainsi que de « propos menaçants qui auraient été tenus à son encontre indirectement, devant des employés ». Sa plainte fait écho à la démission du maire de Saint-Brevin-les-Pins (Loire-Atlantique), Yannick Morez, dont la maison a été incendiée après plusieurs mois d’insultes et de menaces. Sa commune devait accueillir un centre d’accueil pour demandeurs d’asile (Cada), et plusieurs manifestations de l’extrême droite avaient eu lieu pour s’opposer au projet.
Fin du répit à Mayotte
Le tribunal administratif de la Réunion-Mayotte est revenu sur sa décision de suspendre l’opération de démolition d’un bidonville sur l’île mahoraise, samedi 13 mai. La préfecture du département vient donc de remporter une victoire suite à deux revers en justice, qui ont stoppé le travail des pelleteuses escortées par les forces de l’ordre. Le Parisien indique que l’opération « Wuambushu » vise à lutter contre les bidonvilles, la délinquance et l’immigration irrégulière de Comoriens à Mayotte. Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, avait promis de détruire 1.000 maisons de tôle, mais l’opération, entamée il y a trois semaines, avait été arrêtée par des recours en justice. Les habitants des bidonvilles faisaient valoir qu’ils n’auraient pas de relogement de l’État, mais le tribunal administratif a finalement jugé que les conditions d’accompagnement étaient remplies.
En Thaïlande, la victoire d’un parti prodémocratie
En Thaïlande, dimanche 14 mai, deux partis d’opposition prodémocratie sont arrivés largement en tête aux élections législatives. En première position dans les urnes, le parti Move Forward (Aller de l’avant) tient un discours progressiste, dans le prolongement des manifestations massives de 2020 qui réclamaient une réforme de la monarchie, rapporte 20 Minutes. Move Forward pourrait donc devenir une majorité au Parlement et faire une coalition avec le Pheu Thai (« Pour les Thaïlandais »), un autre parti prodémocratie arrivé en deuxième position. Le Premier ministre sortant, Prayut Chan-o-Cha, a été désavoué par les Thaïlandais, après être arrivé au pouvoir par un coup d’État en 2014. Il avait ensuite été légitimé en 2019 par des élections controversées. Les forces démocratiques appellent à la réforme des lois thaïlandaises, notamment le crime de lèse-majesté. Mais le pouvoir monarchique, très lié à l’armée, pourrait mettre à mal cette volonté.