A l’heure où nous traversons une crise économique et sociale de grande ampleur, la haine et le rejet s’expriment de plus en plus ouvertement à travers l’Europe ; force est de constater que la classe politique française ne prend pas suffisamment la mesure d’une forme de racisme qui se manifeste désormais librement dès lors qu’elle se dissimule sous les atours d’une laïcité dévoyée de son sens historique, pour en faire, entre autres, un outil de stigmatisation et d’exclusion des musulmanes et des musulmans.
La laïcité par laquelle, selon l’article 1 de la loi de 1905, la République « assure la liberté de conscience » et « garantit le libre exercice des cultes », dans le respect mutuel des appartenances et l’égalité de toutes les croyances devant l’Etat, se retrouve détournée au profit d’une vision clivante, légitimant le rejet de l’Autre en prétendant participer à l’émancipation des personnes. […]