Nous vivons une période tragique. Alors que diminue la crise sanitaire, la guerre s’est invitée à nouveau dans l’histoire. En dehors de la sinistre période de guerres dans l’ex-Yougoslavie, l’Europe était en paix depuis 1945. La construction, progressive, de l’Union européenne, nous protégeait, nous le pensions, des risques d’une guerre d’invasion. Mais, par la folie meurtrière et paranoïaque d’un homme, le président russe, le peuple ukrainien, à la porte de notre Europe, est envahi. Les rêves d’un retour de la « grande Russie » provoquent une violence inouïe. Celle des armes qui tuent, et celle des mots : non-reconnaissance de la légitimité même de l’Ukraine, accusations de « génocide », « dénazification ». Sur ce dernier mot, le comble est que le président Zelensky est juif et descendant de résistants au nazisme ! Le mensonge s’est installé au pouvoir.
Face au mal et à l’échec, car la guerre est toujours un échec, pour tous, quels seront nos mots ? Fragiles, incertains, tâtonnants ? Peut-être ! Mais nous voulons prendre ce recul, malgré la sidération. Comment penser théologiquement la guerre, avec les mots d’Antoine Nouis ? Comment penser l’humiliation comme ressort de l’histoire, avec les mots d’Oliver Abel ? Comment penser et comment panser les plaies ouvertes de notre monde ? C’est aussi une guerre sur nos valeurs. La blessure est là, béante. Comment […]