La police et la justice sont deux fonctions régaliennes, les piliers d’un État de droit. Le garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti a raison d’affirmer, en reprenant ce qu’avait dit Pascal, que : « La police sans la justice, c’est le totalitarisme ; la justice sans la police, c’est l’impuissance. Ces deux institutions méritent le respect de tous les républicains. » Un pays où la justice et la police sont trop faibles, ou corrompues, est un pays où se développent le règne des mafias, la loi du plus fort et du plus riche. Le problème est que ces deux piliers de la société sont parfois en conflit. Certains juges trouvent que les policiers sont trop brutaux et les policiers trouvent les juges trop laxistes. La juste position ne consiste pas à opposer ces deux institutions, mais à trouver leur articulation.
Dans le Premier Testament, le mot qui veut dire justice (tsedaqah) peut aussi se traduire par miséricorde. Cette ambivalence est riche car la justice et la miséricorde sont deux notions contradictoires : lorsqu’un délit est commis, la justice veut qu’il y ait punition alors que la miséricorde appelle le pardon. La justice biblique est un mélange de rigueur et de […]