L’auteur invite à saisir le « moment populiste » dans lequel les sociétés d’Europe de l’Ouest seraient entrées : moment où la multiplication des demandes insatisfaites déstabilise l’hégémonie dominante, c’est à dire le discours qui suggère que nous serions dans le temps d’une « post-politique », prônant un consensus au centre, une gestion de l’ordre établi par des experts et provoquant une « oligarchisation » croissante des sociétés. Nous serions plutôt dans un moment de crise du modèle néolibéral sans qu’une solution à la crise se laisse entrevoir.
Elle livre une analyse intéressante de la manière dont le Thatcherisme avait su établir, dans un temps de crise, une domination idéologique sur l’ensemble du spectre politique britannique et finalement marquer le blairisme de son influence. Et comment il avait fait croire qu’il y avait un lien de nécessité entre la démocratie libérale et le capitalisme.

Pour elle le populisme se définit comme « une stratégie discursive qui établit une frontière politique qui divise la société en deux camps et appelle « ceux d’en bas » à se mobiliser contre « ceux qui sont au pouvoir » ». Cette façon de faire de la politique peut prendre différentes formes idéologiques et serait compatible avec différents cadres institutionnels. Elle souligne aussi qu’il est nécessaire de reconnaître le noyau démocratique d’une grande partie des demandes qu’expriment les sympathisants des populismes de droite. Aussi une « approche populiste de gauche devrait tenter de proposer un vocabulaire différent afin d’orienter ces demandes vers des objectifs […]