Le Premier ministre Michel Barnier et le ministre de l’intérieur Bruno Retailleau ont exprimé leur volonté de faciliter la prolongation de la rétention des étrangers en situation irrégulière dans les centres de rétention administrative (CRA). Pourquoi ce sujet revient-il sur la table ?
Cette prise de position fait suite au meurtre de Philippine, une étudiante de 19 ans retrouvée morte dans le bois de Boulogne. Le principal suspect est un Marocain, déjà condamné pour viol, faisant l’objet d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF). Cependant, son expulsion n’a pas pu être exécutée en raison de l’absence d’autorisation des autorités marocaines. Après trois prolongations de rétention administrative, atteignant ainsi la limite légale de 90 jours, Taha O. a finalement été relâché par la justice française. Le gouvernement utilise ce fait-divers pour montrer à l’opinion publique que la durée maximale de rétention des personnes en situation irrégulière est actuellement trop courte pour permettre l’exécution des expulsions et prévenir des drames comme celui de Philippine. Leur ambition déclarée est donc d’augmenter le nombre d’expulsions.
Mais dans la réalité, cette stratégie fonctionne-t-elle ? Prolonger la rétention permettrait-il réellement d’augmenter les expulsions, comme le souhaite le gouvernement ?
Absolument pas ! L’expérience démontre que cette affirmation est […]