Au moment où les conditions météorologiques se dégradent, rendant la vie des populations sans-abri encore plus difficile, j’espère un peu plus chaque année que les chrétiens, dans leur grande diversité, soient bien au rendez-vous de l’hospitalité et de l’assistance aux plus démunis.
Le commandement à la pratique du bien trouve ses racines dans les textes bibliques les plus anciens. Les chrétiens issus du protestantisme sont depuis plusieurs décennies des acteurs historiques de la vie sociale et spirituelle de nos cités et de nos campagnes.
Les pouvoirs publics, les élus, la population, inscrivent dans une forme d’évidence vocationnelle l’engagement social des chrétiens. Au fil de mes échanges avec les politiques, je discerne une forme d’étrange « contrat moral » qui lierait les religions à la société civile : « prouvez-nous, au travers de votre action sociale ouverte au plus grand nombre, l’amour de Dieu que vous proclamez, en échange de quoi nous tolérerons davantage vos actions d’évangélisation ». En d’autres termes, il s’agirait de devoir gagner la légitimité de communiquer l’Évangile dans l’espace public en incarnant d’abord notre espérance en actes concrets au service du bien commun.
Tout en rendant hommage à celles et ceux qui sont déjà engagés au service des plus précaires, j’encourage mes frères et sœurs dans la foi à incarner une charité chrétienne en actes. À la famille protestante que nous sommes de relever courageusement ces défis dans l’espérance de la foi en Celui qui peut bien au-delà de nos moyens humains.
« Jusqu’à quand jugerez-vous de façon injuste et favoriserez-vous les méchants ? Rendez justice au faible et à l’orphelin, faites droit au malheureux et à l’indigent, sauvez le faible et le pauvre, délivrez-les des méchants ! » (Psaume 82/2-4)
Thierry Le Gall, directeur du service pastoral du Cnef auprès des parlementaires, pour « L’œil de Réforme »
