C’est un succès historique pour le parti à la flamme ! Pour la première fois de son histoire, il a réussi à faire adopter un texte à l’Assemblée nationale, et ce de manière éminemment stratégique. En effet, le vote de cette résolution visant à dénoncer l’accord franco-algérien de 1968 a été obtenu à une voix près.
Le Rassemblement national a réussi à tirer son épingle du jeu, provoquant même quelques remous parmi les députés macronistes. Maître de son ordre du jour lors de sa niche parlementaire, il a pu compter sur la totalité des troupes de son allié UDR Éric Ciotti, mais aussi de la moitié des groupes LR et Horizons. Le barrage qu’a tenté d’ériger la gauche, dénonçant notamment, à l’instar de l’Insoumis Bastien Lachaud, des « lubies racistes » et une “obsession morbide », n’a pas fonctionné. Parmi les 195 députés des quatre groupes de gauche siégeant au Palais Bourbon, seuls 143 ont pris part au vote.
« Il faut que le gouvernement tienne compte du vote de l’Assemblée nationale », a appuyé une Marine Le Pen triomphante, se félicitant d’une « journée que l’on peut qualifier d’historique » pour son parti, dont les initiatives avaient jusqu’ici toujours rencontré une opposition systématique au Palais Bourbon.
Un vote sans réel impact ?
Si le vote est historique d’un point de vue symbolique pour le RN, son impact devrait être extrêmement restreint dans les faits. En premier lieu parce qu’une résolution est un acte par lequel l’Assemblée émet un avis sur une question déterminée, comme l’indique son site.
Si Marine Le Pen a demandé à ce que le gouvernement tienne compte du vote, ce dernier souhaite au contraire « privilégier la voie de la renégociation dans le cadre d’un dialogue exigeant avec l’Algérie » et estime que Paris n’aurait « rien à gagner à une aggravation de la crise » déjà existante avec Alger, a-t-il affirmé par l’intermédiaire du ministre des Relations avec le Parlement, Laurent Panifous.
« Les députés n’ont fait que voter une résolution parlementaire qui n’a pas d’aspect contraignant. Elle se heurtera immédiatement à l’opposition du président de la République, Emmanuel Macron », analyse notamment Xavier Driencourt, ambassadeur de France en Algérie de 2008 à 2012, puis de 2017 à 2020, dans les colonnes de Challenges.
En définitive, si ce vote représente une portée symbolique, il ne devrait pas avoir d’impact sur la politique française envers l’Algérie. La résolution reste avant tout un avis consultatif, et le gouvernement semble opter pour la stratégie du maintien du dialogue et de la négociation, plutôt que de s’engager sur des mesures contraignantes.

 
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
                 
 
 
 
 
