J’ai assisté à une séance de tractage dans mon département, le Gard, marqué par un fort vote pour le Rassemblement national, et j’ai été frappé par deux choses. D’abord le rejet des étrangers, qui est premier dans les raisons du vote pour l’extrême droite. J’ai évoqué la semaine dernière les raisons bibliques qui nous interdisent de nous associer à cette attitude. Même si cette position évangélique devient minoritaire, il ne faut jamais cesser de rappeler que le rejet d’une catégorie de personnes est une pente glissante qui peut conduire une société démocratique à la dictature.
Le second point est l’opposition, mais plus que l’opposition, la détestation d’Emmanuel Macron. On a le droit de critiquer certaines des décisions et des postures du président de la République, mais pourquoi tant de haine ? Le philosophe Vladimir Jankélévitch disait que « la démocratie, ce n’est pas le consensus, mais l’art de gérer les désaccords de manière civilisée ». Si on s’en tient à cette définition, notre démocratie ne se porte pas bien. Appeler à plus de civilité n’est pas la marque d’un moralisme désuet, mais l’aspiration à une […]