Réalisée en juin 2021, l’enquête s’est tenue au sein de 5 structures d’accueil parisiennes, dont la Halte humanitaire gérée par la Fondation de l’Armée du Salut dans le centre de Paris. Sur les 700 hommes isolés exilés fréquentant quotidiennement ces lieux, plus de 500 d’entre eux ont répondu au questionnaire (525) et 95 ont participé à un entretien. Si les exilés interrogés relèvent de différents statuts (primo-arrivants, demandeurs d’asile, déboutés, bénéficiaires de la protection internationale), l’analyse des nombreuses étapes de leurs parcours révèle des trajectoires résidentielles fragmentées et une précarité globale.
L’Île-de-France, région la plus sollicitée par les procédures de demande d’asile, est marquée par un sous-dimensionnement de l’offre d’hébergement des personnes exilées. Cette tendance marque d’autant plus les personnes fréquentant les structures d’accueil pour qui le passage à la rue est quasi systématique. 96% des personnes reçues en entretien affirment avoir déjà dormi à la rue ou en squat. Sur l’ensemble des demandeurs d’asile interrogés, 53% ne sont pas hébergés au moment de l’enquête, 80% déclarent n’avoir aucune ressource, et 54% sont en situation de faim modérée à sévère.
L’enquête, intitulée « Oubliés du droit d’asile », révèle également que le manque d’informations claires entraîne une incompréhension du système d’accueil et précarise ceux qui souhaitent demander l’asile. Parmi les 95 personnes reçues en […]