Mais j’ai changé de comportement… Il y a quelques années, j’ai pris conscience que consommer des vêtements est en contradiction avec mon désir de protéger la planète. Je pense que parler de « mode éthique » est un scandale ! Car je sais que produire du coton consomme beaucoup d’eau ; par exemple, ayant vécu en Ouzbékistan, j’ai vu la mer d’Aral s’assécher à cause de cette culture. De plus, je suis très sceptique au sujet du linge bio vendu bio car il ne possède souvent que 3 % de coton bio. Je sais aussi que surconsommer en achetant des vêtements crée de la pollution, car il n’existe pas de filières de recyclage efficaces. Nos vêtements usagés finissent en monticules dégoûtants dans des pays pauvres, et le recyclage pollue les eaux en raison des produits chimiques utilisés (idem pour colorer les vêtements lors de la fabrication).
Aujourd’hui, je fais attention à n’acheter que les vêtements dont j’ai réellement besoin. J’essaie de les trouver en seconde main, pour des raisons éthiques et économiques.
Ce changement radical de comportement est lié au changement de regard que je porte sur moi. La maladie a changé mon apparence et mon corps, ce qui m’a permis de prendre du recul sur le regard que je portais sur moi, sur ce désir d’être belle par la mode. Une sagesse nouvelle du regard sur soi en quelque sorte…
La génération suivante, mes enfants par exemple, n’ont jamais été dans cette quête du paraître. Ils ont toujours considéré qu’acheter des vêtements est une frivolité. Leur conscience « écologique » est très développée ; ils font preuve d’une sagesse éthique étonnante ! Ils ont compris très vite que tous nos actes entraînent des conséquences immédiates, et que surconsommer (vêtements ou autres biens) contribue à la dégradation de la planète. Maintenant, toute la famille « finit » ses vêtements avec le sourire !