La question du mal-logement en France n’est pas prête d’être résolue. D’après le dernier rapport de la Fondation pour le Logement des Défavorisés (ex Fondation Abbé Pierre), près de 350 000 personnes sont toujours sans domicile fixe. Un chiffre qui a presque doublé en l’espace d’une décennie. En 2012, la Fondation recensait quelque 143 000 sans-abris. « Une telle hausse, en si peu de temps, devrait provoquer l’effet d’un électrochoc de la part du gouvernement et plus largement de la société toute entière », s’indigne Christophe Robert, délégué général de la Fondation.

Dans une telle situation et dans une France aux prises avec des crises, l’association se dit inquiète de « l’attentisme » politique et adresse un message clair au gouvernement : « Faute d’être reconnu comme une priorité, le logement a finalement été délaissé par les responsables politiques, comme le montre la baisse de l’effort public pour le logement, passé de 2,2% du PIB en 2010 à 1,5% en 2023 ».

La question du handicap

Comme le souligne France Info, la Fondation consacre pour la première fois de son histoire une large part de son rapport aux personnes en situation de handicap. Elles « souffrent du manque de logements accessibles en raison d’importants retards dans la production et d’un habitat pensé pour les personnes valides », interpelle Marie-Hélène Le Nédic, présidente de la Fondation. Selon le rapport, 24% des ménages comprenant une personne en situation de handicap ou de gêne sont touchés par la question du mal-logement en France.

De plus, la Fondation « appelle à repenser la politique sociale du logement ». Elle propose plusieurs solutions comme donner davantage de moyens aux organismes HLM tout en améliorant les constructions déjà existantes, ou encore augmenter les aides au logement. L’association déplore également le bilan d’une année 2024 toujours plus marquée par « l’effondrement de la construction immobilière, le grippage du marché et de nombreuses alertes sociales ».

Enfin, plusieurs chiffres alarmants sont donnés par la Fondation pour le Logement des Défavorisés, dont celui des 735 personnes mortes dans la rue et âgées en moyenne de 49 ans, rapporte Sud-Ouest. Par ailleurs, 100 000 personnes vivant dans des lieux de vie informels tels que des squats ou bidonvilles ont été expulsées en 2024. Sans oublier que chaque soir entre 5 000 et 8 000 adultes, dont 1 000 à 3 000 enfants, sont refoulés des centres d’hébergement d’urgence, faute de places suffisantes.