La surveillante de collège Mélanie G., âgée de 31 ans, a été tuée le mardi 10 juin 2025 à coups de couteau par un élève de l’établissement Françoise-Dolto de Nogent, en Haute-Marne, devant lequel se déroulait une fouille des sacs. Celle-ci était pourtant effectuée en présence de gendarmes quand l’adolescent de 14 ans s’est jeté sur la victime et l’a poignardée à plusieurs reprises, comme le rapporte BFM TV. Cet événement tragique n’a pas manqué de secouer les habitants de cette commune d’un peu plus de 3 000 habitants. La motivation de l’élève de troisième, immédiatement maîtrisé par les forces de l’ordre, reste pour l’instant inconnue.

Un agresseur sans antécédents judiciaires

Placé en garde à vue, l’adolescent n’était pas connu des services de police avant son acte meurtrier et n’avait donc aucun antécédent judiciaire, selon Denis Devallois, procureur de Chaumont. La ministre de l’Éducation nationale Elisabeth Borne est allée à la rencontre des enseignants du collège Françoise-Dolto, qui ne comprennent pas comment une telle chose a pu se produire. Si l’élève avait été exclu temporairement « pour perturbation de classe » par deux fois en début d’année, aucun écart de conduite n’avait eu lieu depuis le mois de novembre 2024, selon Ici. « C’est un jeune d’une famille dont les deux parents travaillent, qui ne présente pas de difficultés particulières, qui était ambassadeur harcèlement », a relaté l’ancienne Première ministre. En attendant, le suspect, décrit comme solitaire par ses camarades, n’a pour l’instant rien expliqué quant aux raisons de son geste, alors qu’il encourt jusqu’à 20 ans de prison.

Emmanuel Macron et François Bayrou proposent de nouvelles mesures

Face à cet acte violent, les réactions politiques ne se sont pas fait attendre bien longtemps. Le président de la République Emmanuel Macron et le Premier ministre François Bayrou se sont notamment emparés du sujet, estimant que des mesures devaient être prises. Le chef de l’État a notamment émis le souhait d’interdire l’accès aux réseaux sociaux aux mineurs de moins de quinze ans, et ce sans attendre que l’Union européenne agisse de son côté, relève Le Figaro. Emmanuel Macron comme François Bayrou ont promis, respectivement sur les plateaux de France 2 et TF1, la mise en place d’un durcissement des règles quant à la vente d’armes blanches sur internet et l’interdiction d’achat pour les moins de quinze ans.

« On va interdire tout couteau qui peut devenir une arme », a affirmé le Premier ministre. Il a ensuite émis l’idée de l’installation de portiques de sécurité à l’entrée des établissements scolaires, comme le souligne Libération. Une idée qui se révèlerait très coûteuse et difficile à mettre en place, d’autant que, dans l’affaire dont il est question, les faits ont lieu devant l’établissement. « Ce n’est pas réaliste parce que ça demande beaucoup de moyens financiers et beaucoup de moyens humains. Ce ne sont pas les personnels de l’Éducation nationale qui vont être aux portiques de détection de métaux », confirme le président du Syndicat national des lycées et des collèges (SNALC), Jean-Rémi Girard, comme on peut le lire sur franceinfo.

La classe politique s’empare du sujet

Les représentants des différents partis politiques se sont emparés du sujet, affichant d’abord une vive émotion face au drame qui s’est déroulé à Nogent le 10 juin. À gauche, c’est notamment la violence de l’acte qui fait réagir. « Elle horrifie et elle nous glace », a ainsi lâché la présidente de La France insoumise (LFI) à l’Assemblée nationale, en référence à la mort de Mélanie G., comme le rapporte La Nouvelle République. Certains, notamment à droite et à l’extrême droite, dénoncent une augmentation des violences chez les mineurs et une « apathie des pouvoirs publics », comme le déclarait Marine Le Pen sur X. Eric Ciotti parle de son côté d’un « ensauvagement national ».

Une hausse de la délinquance pourtant remise en question par les chiffres officiels du ministère de l’Intérieur. Entre 2016 et 2023, on note une baisse de 25 % du nombre de mineurs poursuivis par la justice, expliquait Le Monde en mars 2025. Si les actes violents ont connu de leur côté une forte hausse, passant de 108 en 2016 à 255 en 2023, ils restent minoritaires, malgré la grande médiatisation qui est faite autour de chacun d’eux. Alors que le comportement de l’assassin de la surveillante du collège Françoise-Dolto a été décrit comme solitaire et étrange, le thème de la santé mentale des jeunes revient dans les débats, un sujet sur lequel le Premier ministre François Bayrou a annoncé vouloir se pencher, d’après un article de Libération.