“Notre objectif initial était d’être plus nombreux que la primaire des Républicains (140.000). On est surpris de ce chiffre. Ça montre un engouement des électeurs de gauche et de l’écologie”, s’est félicitée, lundi 24 janvier, l’une des organisatrices, Mathilde Imer. “C’est le plus grand processus de départage de candidats en France, il ne peut pas être ignoré”. En effet, les organisateurs de la Primaire populaire, qui se tiendra en ligne du 27 au dimanche 30 janvier, ont revendiqué 467.000 inscrits, précise Le Monde. Il s’agit du nombre définitif de personnes qui pourront voter au cours de ce scrutin pour désigner l’une des sept personnalités de gauche.
C’est un mode d’élection à un seul tour où les électeurs devront attribuer une évaluation à chacun des candidats. “Les votants et votantes devront répondre à la question suivante : ‘Pour faire gagner l’écologie et la justice sociale à l’élection présidentielle, j’estime que chacune de ces personnalités serait…’ Puis, ils et elles attribueront une mention à chacune des candidatures, entre : ‘Très bien’, ‘Bien’, ‘Assez bien’, ‘Passable’, ‘Insuffisant’. La candidature retenue sera celle qui aura été la mieux évaluée par une majorité de l’électorat, c’est-à-dire celle qui obtient la meilleure mention ‘majoritaire’”, écrit le site de la Primaire populaire.
Cinq candidats principaux à la présidentielle
Cette initiative citoyenne qui a pour objectif de départager les candidats de gauche. Mais elle est loin de faire l’unanimité. Le candidat de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon, l’écologiste Yannick Jadot et la socialiste Anne Hidalgo ont refusé de reconnaître le résultat de ce scrutin. Le député européen Pierre Larrouturou, l’experte en santé publique Charlotte Marchandise et la militante pour le climat Anna Agueb-Porterie ont, pour leur part, assuré qu’ils se plieraient aux résultats. Quant à l’ancienne ministre de la Justice Christiane Taubira, candidate soutenue par le Parti radical de gauche (PRG), elle avait indiqué, le 18 janvier, sur France Inter, qu’elle participerait à ce scrutin. Cette dernière s’est par ailleurs gardée de s’engager à soutenir le ou la gagnante de cette initiative si ce n’était pas elle.
Il y a “besoin d’une gauche qui puisse gouverner, besoin d’une gauche qui puisse susciter l’espoir, d’une gauche qui ne fait pas l’union pour l’union, mais simplement d’une gauche qui est consciente que, ce qui compte, c’est les Françaises et les Français avant les problèmes nombrilistes de nos partis politiques”, estime Guillaume Lacroix, le président du PRG, cité par France Info. D’après lui, la Primaire populaire “peut enclencher une vraie dynamique, une capacité à pousser, à porter quelque chose de neuf et qui finalement rassemble”, soutient-il. “C’est la meilleure voie possible pour faire gagner ce que nous avons en partage”, plaident plusieurs personnalités dans une tribune publiée par Les Inrocks.
À l’heure actuelle, la gauche compte cinq candidats principaux à la présidentielle (Jean-Luc Mélenchon, Yannick Jadot, Anne Hidalgo, le communiste Fabien Roussel et l’ancienne ministre de la Justice Christiane Taubira). Or, à trois mois de l’élection présidentielle, aucun ne rivalise dans les sondages avec le presque candidat Emmanuel Macron, Valérie Pécresse, et les deux candidats d’extrême droite Éric Zemmour et Marine Le Pen.