Au lendemain du débat, de nombreux commentaires décryptent la posture des candidats et leur communication non verbale : comment ils étaient assis, leurs regards, à qui ils s’adressaient… Comme si c’était cela qu’on attendait d’un président de la République ! S’il est vrai que pour se faire élire la forme est parfois plus importante que le fond, c’est désolant.
L’épître à Timothée appelle à prier pour les autorités afin que nous menions une vie paisible et tranquille. Ce qu’on attend d’un président, ce n’est pas qu’il nous tienne la main pour nous aider à traverser la rue, ni qu’il apporte le Royaume de Dieu sur terre, mais qu’il permette au pays de tenir debout dans une certaine stabilité en luttant contre le mal et en organisant la solidarité. C’est sur ces registres que les candidats doivent être jugés.
“Ni Macron ni Le Pen”
J’entends autour de moi la petite musique du “ni Macron ni Le Pen” qui cache une haine du président, ce qui est une autre forme de populisme. On dit que le président Macron est arrogant, mais nous pouvons faire appel à notre mémoire : hier la même haine était orientée contre les présidents Hollande, Sarkozy, Chirac et Mitterrand. Derrière cette détestation se cache une mauvaise compréhension du politique qui est par définition le règne du compromis.
Dire ‘ni Marcon ni Le Pen’, c’est penser que sa carte d’électeur se souillerait à choisir, comme si les défis qui se posent à notre monde n’étaient pas cruciaux ? Face à l’invasion de l’Ukraine qui remet en question l’inviolabilité des frontières – ce qui est la porte ouverte à tous les conflits possibles – peut-on penser que la position des deux candidats est identique ? Face à la menace climatique qui risque de remettre en question la vie de millions, de milliards, d’humains, peut-on considérer que l’abstention ou le vote blanc sont une solution ? C’est à partir de ces deux critères que je voterai dimanche. Je le ferai sans hésitations… et sans illusions.