Si j’étais un Ukrainien, je serais probablement dans une colère sans limite, voire dans une rage qui me pousserait à la vengeance. Aurais-je raison ? Mais je suis français, à l’abri des conflits majeurs de notre temps. Alors, qui suis-je pour en juger ? Néanmoins, notre pays, avec toute l’Europe et même l’Occident, soutient le peuple ukrainien. Mais nous devons prendre du recul par rapport aux évènements. Penser la France, c’est penser son avenir, y compris de manière géostratégique. Or, le monde évolue parfois à une vitesse que nous n’imaginions pas.
Il y a à peine 20 ou 30 ans, la guerre était uniquement « technologique ». On l’avait même qualifiée de « propre » ! C’était l’ère des sous-marins et des porte-avions comme unique priorité, accompagnée de notre capacité de renseignement. Un objectif : nous défendre contre un cataclysme absolu, puis contre un terrorisme diffus. Aujourd’hui, on fabrique de nouveau des blindés, alors qu’on croyait presque devoir les mettre à la casse 20 ans auparavant. La guerre se diversifie parce que le monde ne cesse de changer.
Un cadre légitime pour nos interventions
Une loi de programmation militaire est une manière d’imaginer l’avenir, et surtout d’imaginer le côté sombre de l’humanité, son péché dirait la Bible. Oui, hélas, les conflits et les guerres font partie de la condition humaine. Nous avions pensé, en grande partie en raison de la construction européenne qui fit suite à […]