La contamination des produits laitiers Lactalis et les défaillances de la grande distribution dans le retrait des produits incriminés suscitent parmi les consommateurs interrogations et indignation. Au-delà du risque de contamination, c’est bien la fiabilité d’une chaîne alimentaire qui est ébranlée au regard de bénéfices qui, à l’échelle des produits financiers de la grande distribution, paraissent bien dérisoires : espérer écouler des lots plutôt que les retirer du marché paraît ainsi incroyable face aux enjeux de santé publique !
Défaillances
Comme pour toute histoire qui fait émerger faute et défaillance, le récit de la Genèse se rejoue alors. Car au jardin d’Éden, pris en faute d’avoir mordu dans le fruit défendu, l’homme a beau jeu de se défausser sur la femme, laquelle fait de même sur le serpent !
Ainsi c’est aussi la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes qui est mise en cause pour avoir manqué à la vérification de tous les différents points de vente devant appliquer la circulaire de retrait. Si l’histoire se termine bien sur le plan sanitaire, les défaillances des différents échelons et le rejet en cascade de la culpabilité contribuent à ébranler encore davantage le rapport fragilisé du consommateur à la filière agroalimentaire.
Or l’enfant reçoit sa nourriture des adultes qui eux-mêmes expriment souvent leur confiance envers autrui au travers d’un repas partagé. Ainsi l’alimentaire est le lieu où se joue et s’exerce la […]