Aimer son enfant suffit-il à ce qu’il soit heureux ?

Oui et non. L’enfant a surtout des besoins naturels qui doivent être satisfaits, d’abord primaires : manger à sa faim, avoir un toit, avoir accès aux soins, etc. puis ceux liés à la sécurité affective, relationnelle et éducative. Il doit pouvoir compter sur des parents aimants et solides qui le reconnaissent en tant qu’individu en entendant ses demandes et en le laissant exprimer ses émotions. La relation parentale doit être éthique et bienveillante.

Quelles sont les conditions pour qu’un enfant puisse s’épanouir malgré des conflits et/ou une séparation des parents ?

Il faut tout d’abord éviter si possible d’exposer ses enfants au conflit. Souvent, les parents pensent qu’ils les préservent en les envoyant dans leur chambre ou en attendant qu’ils s’endorment pour se disputer. Mais l’enfant voit, sent et comprend beaucoup de choses. Il est très sensible à la souffrance des parents. Les enfants peuvent avoir une tolérance aux conflits s’ils savent que les parents savent restaurer un dialogue apaisé et si, bien sûr, ces conflits ne sont pas trop fréquents.

Mais l’enfant peut se sentir coupable et/ou être coincé dans un conflit de loyauté s’il est pris dans des histoires d’adultes et mis à une place qui ne lui revient pas. Lors d’une séparation, on observe souvent un parent considérer son enfant comme un partenaire et projeter sur lui ses besoins. Les parents, même séparés, doivent pouvoir continuer à former une famille où le père et la mère tiennent leur rôle et ont une place à équidistance de leurs enfants.

Quelle importance jouent la figure féminine et la figure masculine dans la parentalité ? Les enfants peuvent-ils se passer de l’une ou l’autre ?

Les enfants ont besoin d’avoir un contact social avec des femmes et des hommes. Dans le cas de parents homosexuels, la présence féminine ou masculine peut être tenue par un proche ou un autre membre de la famille. L’enfant sera donc bien, si la famille a la capacité d’être ouverte aux autres. Dans l’autre sens, plus la société acceptera les évolutions familiales et moins l’enfant aura le souci du jugement des autres. Nous ne sommes pas au bout de l’évolution des configurations familiales. Ce qui est important aussi, c’est que l’enfant ait accès à ses origines et son histoire familiale. L’enfant d’un couple homoparental ou l’enfant adopté doivent savoir qu’ils résultent d’un choix amoureux sans invalider qu’ils sont nés par une procréation naturelle ou assistée.