Le week-end dernier, j’étais invité à prêcher dans la cathédrale Saint-Pierre pour la fête de l’Église protestante de Genève, qui célèbre chaque année au mois de mai l’adhésion de la ville à la Réforme en 1536. Le thème était « réenchanter l’Église », avec la participation de jeunes témoignant de ce qu’ils attendaient de l’Église. À la sortie, un de ces jeunes m’a dit qu’il était marqué par la désespérance philosophique de beaucoup de ses camarades de lycée. Ils ne sont pas tristes, mais ils ne croient plus en l’avenir. Il m’a parlé de l’angoisse climatique et de la situation internationale, il aurait pu ajouter le Covid qui a rappelé à notre monde qu’il n’était pas à l’abri d’une épidémie. Notre reportage sur le Covid long montre que les effets de cet épisode ne sont pas tous éteints, ce qui laisse planer un sentiment de précarité.
Cette conversation est un indice supplémentaire d’un monde qui se laisse progressivement gagner par la désespérance. Depuis le début du siècle, les sondages montrent que les personnes interrogées sont de plus en plus nombreuses à penser que leurs enfants vivront moins bien qu’elles ; les jeunes adultes ont une relation plus distante à leur travail et nombre d’entre eux prennent la décision de ne pas avoir d’enfants.
La passion de l’impossible
Dans cette situation, comment […]