Dès le lundi 30 juin 2025, l’Assemblée nationale entame l’examen d’une réforme ambitieuse de l’audiovisuel public portée par la ministre de la Culture Rachida Dati. Elle vise à créer une holding unique, « France Médias », destinée à rassembler France Télévisions, Radio France et l’Ina (Institut national de l’audiovisuel). Projet longuement attendu, il vise à moderniser l’audiovisuel public, mais suscite déjà de vives tensions.
Initialement déposée en avril 2023 par le sénateur centriste Laurent Lafon, la proposition de loi avait été adoptée en première lecture devant la chambre basse du Parlement, selon Public Sénat. Mais son examen à l’Assemblée nationale a été plusieurs fois reporté pour plusieurs raisons. Entre dissolution, changement de gouvernement et accrochage en commission en avril dernier, on ne semblait plus en voir la fin. Comme le rappelle LCP, les débats ont repris le lundi 30 juin en séance plénière, avant une poursuite en session extraordinaire courant juillet.
Une holding « France Médias » au cœur de la réforme
Le texte prévoit la création d’un établissement public unique, France Médias, chapeautant France Télévisions, Radio France et l’Ina. Cette holding serait dirigée par un PDG nommé pour cinq ans par l’Arcom. D’après Le Télégramme, l’objectif est de mutualiser les ressources, renforcer les synergies éditoriales et rendre le service public plus compétitif face aux plateformes de streaming et aux réseaux sociaux, qui séduisent de plus en plus d’audience, particulièrement les jeunes générations.
Rachida Dati en première ligne
Ministre de la Culture depuis début 2024, Rachida Dati a inscrit cette réforme dans une stratégie de « transformation pragmatique ». Le Monde relève qu’elle s’appuie sur le rapport remis par Laurence Bloch, ancienne directrice de Radio France, qui recommande une gouvernance simplifiée et une stratégie éditoriale commune. Pour la ministre, « le statu quo n’est plus envisageable », tant au niveau de l’organisation que du financement, mis à mal depuis la suppression de la redevance en 2022.
Un appel à une grève illimitée
La réforme rencontre de vives oppositions alors que les syndicats des trois entités concernées ont appelé à une grève illimitée dès le 30 juin, comme rapporte Cnews. À gauche, plusieurs élus dénoncent un projet précipité, tandis que les écologistes pointent un « texte maudit », selon Le Figaro, en référence aux nombreux retards et révisions qui ont marqué son parcours législatif.