La réforme des retraites a, cette semaine encore, été au cœur de l’actualité politique en France, alors qu’en Ukraine, la guerre se poursuit.
Ni dissolution ni remaniement
Emmanuel Macron a réaffirmé son soutien à la Première ministre, Élisabeth Borne, et à son gouvernement. Mardi 21 mars, au lendemain du rejet par l’Assemblée nationale de la motion de censure transpartisane LIOT, le chef de l’État a affirmé qu’il ne prévoyait pas de remaniement ministériel ni de dissolution de l’Assemblée nationale ou même de référendum sur la réforme des retraites, explique Le Parisien. Selon le quotidien, le président de la République souhaite “changer de méthode” et mettre en place des “mesures non-législatives qui peuvent changer le quotidien des Français”. Au passage, avec la contestation dans le viseur, Emmanuel Macron a assuré que la foule n’a “pas de légitimité” face “au peuple qui s’exprime à travers ses élus”.
Le lendemain, pendant le journal télévisé de 13 h, il s’est dit prêt à “endosser l’impopularité” de la réforme, précise BFM TV. D’ailleurs, il souhaite que celle-ci soit appliquée “d’ici à la fin de l’année”. Pour justifier la réforme et le recours à l’article 49.3, le chef d’État a expliqué : “Ce n’est pas un luxe, ce n’est pas un plaisir, mais c’est une nécessité pour le pays. […] Il y avait dix millions de retraités quand j’ai commencé à travailler, il y en a dix-sept millions aujourd’hui.”
Le Conseil constitutionnel saisi
Le Conseil constitutionnel a été saisi de quatre recours sur la réforme des retraites. L’un a été déposé par Élisabeth Borne, la Première ministre, les autres par Marine Le Pen, pour le groupe RN, l’union de la gauche (LFI, PS, EELV, PC) au palais Bourbon et la gauche sénatoriale (PS, PC, EELV). Les neuf sages doivent s’assurer de la conformité du projet de loi avec la Constitution de 1958, précise Ouest-France. Saisi le 20 mars, le Conseil constitutionnel dispose d’un mois, à compter de cette date, pour statuer.
“Mettre de l’apaisement”
Élisabeth Borne a déclaré, dimanche, vouloir “mettre de l’apaisement” avec les syndicats. La Première ministre a aussi promis “rapidement” des “résultats concrets”, rapporte Paris Match. Prête à discuter avec les partenaires sociaux d’autres dossiers que celui de la réforme des retraites, elle assure être à leur disposition. “Il faut qu’on trouve le bon chemin : est-ce que ce sont des rencontres bilatérales, une intersyndicale ? Il faut qu’on mette de l’apaisement. Et que l’on puisse reprendre le travail sur tous ces chantiers.” Ceux de la pénibilité, des reconversions professionnelles, notamment. Pour ce qui est de la réforme des retraites, la cheffe du gouvernement rappelle qu’elle a été adoptée. Elle va “suivre son parcours” jusqu’au Conseil constitutionnel qui donnera un avis, à l’issue duquel le président de la République “doit promulguer la loi”.
Une réunion avant une nouvelle journée de grève
L’Élysée a fait savoir, dimanche 26 mars, qu’Emmanuel Macron rencontrerait Élisabeth Borne lors d’un déjeuner, lundi. La Première ministre doit présenter au président de la République la feuille de route des prochaines consultations qu’elle doit mener. Puis, les chefs de file des groupes parlementaires, les leaders de partis et des membres de la majorité présidentielle les rejoindront, écrit le JDD. La réunion se tiendra la veille d’une nouvelle journée de mobilisation contre la réforme des retraites. La dixième. Comme jeudi dernier, des affrontements avec la police pourraient se produire.
Des armes nucléaires tactiques en Biélorussie
Vladimir Poutine a annoncé que Moscou allait déployer des armes nucléaires “tactiques” sur le territoire de la Biélorussie, son alliée. Le président russe a aussi menacé, samedi 25 mars, de recourir à des obus à uranium appauvri en Ukraine, si Kiev devait en recevoir de la part des Occidentaux, note Le Figaro. Le lendemain de cette annonce, Josep Borrell, le chef de la diplomatie européenne, a averti que l’Union européenne était “prête” à adopter de nouvelles sanctions contre la Biélorussie. “L’accueil par la Biélorussie d’armes nucléaires russes constituerait une escalade irresponsable et une menace pour la sécurité européenne. La Biélorussie peut encore arrêter cela, c’est son choix. L’UE se tient prête à réagir par de nouvelles sanctions”, a écrit Josep Borrell sur Twitter.