Pauline, ingénieure, témoigne qu’elle ne s’est jamais sentie blessée dans ses échanges avec Laure, jeune femme très exigeante dont elle s’occupait. « C’est parce que j’étais dans l’optique de donner et non de recevoir que je n’étais pas touchée dans mon affect », explique-t-elle. Elle en est convaincue, considérer une relation difficile comme un travail d’amour qui n’aura pas de réciprocité évite un investissement trop émotionnel et des attentes qui ne seront sûrement jamais comblées. « Cela permet un certain détachement, sans pour autant dévaloriser la personne en face », détaille la jeune trentenaire.

Une question de motivation

Pourtant parfois, ce n’est pas par amour, mais bien par culpabilité ou par sentiment de redevabilité que l’on sert l’autre. Jean-Pierre Kasemierczak, praticien en relation d’aide, précise « qu’il faut distinguer la pertinence de l’injonction à laquelle on répond ». Est-ce par pression sociale ou parentale ? Ma motivation est-elle fondée et juste? Est-ce que Dieu me demande de m’investir dans cette relation, ou […]