Ce verbe nous renvoie, nous les protestants, à Marie Durand, incarcérée pour sa foi à la tour de Constance d’Aigues Mortes, et à qui est attribué le mot « résister » gravé sur la margelle du puits de sa prison. C’était une période de persécution qui a obligé les huguenots à tenir des réunions clandestines, les assemblées du Désert.

Actuellement, en France du moins, la situation des chrétiens n’est pas comparable à celle de cette époque. La liberté de culte y est garantie par la loi, même si nous sentons l’étau se resserrer de manière plus ou moins subtile. Dans la sphère publique, on essaie de restreindre de plus en plus toute manifestation et expression de la foi chrétienne. Jusqu’où irons-nous dans ce processus ? Des croix érigées il y a des décennies dérangent maintenant ; les bijoux religieux, même non ostentatoires, ne sont plus les bienvenus autour du cou de nos enfants scolarisés.

Nous ne craignons pas la prison, certes, mais le verbe « résister » garde tout son sens dans notre société largement déchristianisée, marquée par le consumérisme, la perte des repères et l’indifférence, voire les railleries, de nos concitoyens et de certains médias à l’évocation de la foi chrétienne. Résister, c’est oser affirmer notre foi dans ce monde sécularisé.

Nos armes de résistants consistent à réagir non par la force, mais par la fidélité à l’Évangile, la prière et l’espérance placée en notre Seigneur. C’est exercer un esprit critique face aux courants idéologiques dominants, c’est oser parfois aller à contre-courant au risque d’être ostracisé.

Ce 31 octobre, commençons peut-être par Halloween qui, sous couvert de fête essentiellement destinée aux enfants, célèbre l’obscurité et la mort alors que le message chrétien invite à se tourner vers la lumière et la vie.

Fabienne Rubach, enseignante, pour « L’œil de Réforme »

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