À partir d’aujourd’hui, jour de la Fête de la musique, et jusqu’au 14 septembre, date de la Fête nationale du sport décrétée par Emmanuel Macron, chacun pourra retrouver la flamme des Jeux olympiques au jardin des Tuileries, à Paris. L’accès sera libre, gratuit, sans jauge ni réservation, et la vasque pourra être approchée au plus près en journée. Elle sera enflammée dans la soirée. Gonflé à l’hélium, le ballon tenu par un filin pourra s’élever chaque soir à 60 mètres dans le ciel de la capitale, élevant la vasque et sa flamme. Une manifestation qui se reproduira durant les trois étés qui nous séparent des Jeux olympiques de Los Angeles, en 2028.
Ressortir cette création spécialement conçue pour les Jeux de Paris est un geste de mémoire, rappelant la fraternité dégagée lors de cet événement, une grande fête dont la flamme reste le symbole. Et pourquoi pas le considérer comme un passage de flambeau ? L’enthousiasme suscité par le sport est précieux, et, si l’on laisse de côté le seul réflexe cocardier pour la beauté du sport, la même émotion collective s’est exprimée lors du parcours de Loïs Boisson sur la terre battue de Roland-Garros ou de la victoire du PSG en Ligue des champions.
Prévue pour être éphémère, l’œuvre de Mathieu Lehanneur est chargée de symboles : la vasque, c’est l’esprit de fête, la gloire du sport, et l’art dans la cité. C’est l’occasion pour le public de se reconnaître dans le geste artistique, aussi divers soit-il. Il y a fort à parier que les visiteurs pourront passer de la vasque au parvis de Notre-Dame, alors que le public se bouscule pour entrer dans la cathédrale retrouvée. De pierre et de feu, c’est ce qu’on qualifie doctement de patrimoine. Reste à entretenir la flamme.
Christophe Henning, journaliste, pour « L’œil de Réforme »