Le président de la République a accordé un entretien d’une vingtaine de minutes à TF1. Diffusé lundi soir, dans le cadre du journal de 20 h, Emmanuel Macron y a évoqué plusieurs sujets phares.
Une baisse d’impôts pour les classes moyennes
D’ici à 2027, le chef de l’État a annoncé une baisse d’impôts pour “les classes moyennes”, qui atteindra deux milliards d’euros, elle devrait intervenir “quand la trajectoire budgétaire le permettra dans ce quinquennat”. Concernant “ces deux milliards, j’ai demandé au gouvernement de me faire des propositions pour qu’ils se concentrent sur ces classes moyennes”, a expliqué Emmanuel Macron. Il n’a en revanche pas précisé les mesures envisagées. “J’ai demandé au gouvernement d’y travailler, mais je ne veux pas ici fermer des portes parce qu’il peut y avoir des choses intelligentes à faire sur une partie des charges que vous payez, des cotisations que vous payez quand vous êtes salarié”, a-t-il ajouté.
Prolongation du trimestre anti-inflation
Comme l’a annoncé Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, le trimestre anti-inflation sera prolongé “si nécessaire” au-delà du 15 juin. Selon lui, le “bouclier” a “montré son efficacité”, depuis sa mise en place le 15 mars. Depuis cette date, les supermarchés vendent une sélection de produits au “prix le plus bas possible”. Au cours de l’entretien, le Président a également déclaré espérer que l’inflation sur les produits alimentaires sera “absorbée (…) d’ici à l’automne”. Et ce grâce à l’absence “de marges exceptionnelles” faites par la grande distribution ou les industriels.
Pas de “mépris” dans le cadre de la réforme des retraites
Emmanuel Macron est formel, il récuse toute forme de “mépris” à l’égard des Français dans le cadre du débat sur la réforme des retraites. “Le pays avance” en dépit de la contestation. “On ne va pas au contact comme je le fais depuis que je suis engagé dans la vie politique quand on a du mépris pour les gens. Et je vais vous dire : quand on a du mépris, on s’en fiche. Le vrai mépris, c’est de mentir aux gens. Le vrai mépris, c’est ça”, a affirmé celui qui “assume” la réforme. Il a ensuite répété que le texte défendu est “nécessaire pour garantir l’équilibre de nos comptes et l’avenir de nos enfants”. “Comme [la réforme] est impopulaire, tout le monde s’est débiné », a poursuivi le président de la République, avec dans le viseur les députés des Républicains (LR), qui ont voté contre le texte à l’Assemblée nationale.
Soutien répété à Élisabeth Borne
Devant les caméras, Emmanuel Macron a répété son soutien à sa Première ministre, dont il a salué le travail. Le Président n’a toutefois pas garanti qu’elle resterait en poste. “Ses gouvernements ont beaucoup fait en un an. Nous avançons pour permettre au pays d’être indépendant et plus juste. À mes côtés, Élisabeth Borne agit avec force, détermination et courage”, a-t-il jugé.
“Former des pilotes” de chasse ukrainiens
Interrogé au lendemain d’une rencontre à Paris avec le Président ukrainien, Volodymyr Zelensky, Emmanuel Macron a annoncé avoir “ouvert la porte pour former des pilotes” de chasse ukrainiens “dès maintenant”. Plusieurs autres pays européens sont également prêts à en faire autant. Et “je crois que des discussions sont en cours avec les Américains”. Quid de la livraison d’avions de chasse ? “La stratégie de la France est simple, c’est aider l’Ukraine à résister”, a précise Emmanuel Macron qui a ajouté que la France allait livrer des missiles, en veillant “ne pas affaiblir la capacité de la France à se défendre elle-même”.