Martin Luther, dont les protestants vont fêter, comme il se doit, le 500ème anniversaire de l’affichage de ses thèses flétrissant le commerce des indulgences, a apporté une contribution originale, osée et innovante pour son époque à la liberté de conscience. Certains iront même à dire qu’il en a le premier posé les bases… Qu’importe, sa vie, pas toujours exemplaire au demeurant dans ses choix politiques, n’en fut pas moins un témoignage de cette liberté qu’il convient de revendiquer encore et toujours : « L’âme n’est pas soumise au pouvoir de César, disait-il, il ne peut ni l’instruire, ni la guider, ni la tuer, ni lui donner vie, ni la lier, ni la délier, ni la juger, ni la condamner, ni la retenir, ni l’abandonner… »
Pour Luther sans aucun doute, la conscience est assimilée au for intérieur, au siège des convictions personnelles, morales et éthiques, de l’individu. La liberté de conscience, c’est donc d’abord la liberté de chacun d’adhérer aux convictions de son choix. Il est important de le rappeler en ces temps où l’insulte et le mépris s’énoncent clairement, depuis quelques jours, envers tous ceux qui, dans leur for intérieur et au nom de la liberté de conscience, ont fait le choix, pour des raisons diverses, de s’abstenir au 2ème tour des élections présidentielles. J’en suis et je le revendique. […]