L’inflation pèse sur le budget de nombreux Français. D’ailleurs, ils sont plus nombreux à avoir besoin de l’aide des associations caritatives pour se nourrir. Parallèlement, la plupart d’entre elles constatent que leurs donateurs ont encore fait preuve de générosité, indique 20 Minutes. Si certains parmi les plus modestes ont été contraints de remettre leurs dons à une prochaine fois, d’autres ont été plus généreux qu’à l’accoutumée. “Avec l’inflation, nous avons eu une défection des petits donateurs, ceux qui donnaient 20 ou 50 euros par an (…) Certains nous ont dit : ‘Je fais un chèque plus important cette année, car je sais que pour vous c’est plus compliqué que jamais’, précise Samantha Millar-Hoppe, responsable de la générosité du grand public au Secours catholique.

Mais les chiffres de 2022 s’expliquent aussi en partie par l’élan de générosité suscité par la guerre en Ukraine et ses conséquences. Aussi, tous les dons enregistrés en 2022 ne seront pas forcément reconduits en 2023. En effet, ceux-ci ont bondi de 10,7 % lors du premier semestre 2022, par rapport à la même période en 2021, chiffre France générosités, le syndicat fort de 136 associations et fondations. Une hausse qui aurait été de 1,6% sans les dons accordés à l’aide aux Ukrainiens. Soit “l’une des plus faibles augmentations constatées par rapport aux autres années”, souligne Nadège Rodrigues, directrice des études et de la communication de France générosités.

“La société va mal”

Une progression finalement inférieure à celle de l’inflation. “Sans l’Ukraine, on aurait eu une baisse de 10 à 12 %”, calcule Samuel Coppens. Pour 2023, le porte-parole de l’Armée du Salut, prévoit même une baisse des dons de 5 %. “Certains donateurs nous ont dit : ‘Cette année, je ne peux pas vous aider, car je dois aider d’abord mes petits-enfants’, décrit-il. Et d’ajouter : “Dans nos distributions alimentaires, on voit de plus en plus de nouveaux bénéficiaires, notamment des étudiants ou des retraités qui touchent une toute petite pension (…) Là où on servait 400 repas, il y a deux ou trois ans, maintenant c’est 600.” Alors, pour lui, c’est sûr : “La société va mal.”