Le procès historique des attentats du 13 novembre 2015 à Paris et Saint-Denis s’est ouvert le 8 septembre pour une durée de neuf mois. Une fois n’est pas coutume, je vous propose un récit plus personnel dans cet éditorial. J’ai vécu à Paris entre février 2014 et septembre 2017 et j’ai donc été aux premières loges de la vague d’attentats qui a endeuillé la capitale française. Comme les nuages noirs annoncent une tempête, le concert des sirènes à deux tons et la frénésie autour de l’Hôtel de police m’alertaient quand quelque chose de grave se passait à Paris, que ce soit pour les attentats de Charlie Hebdo ou d’autres attaques terroristes.
Le soir du 13 novembre, sortant d’un concert où nous avions été confinés dans les coulisses, mon épouse et moi avions traversé des rues vides de Paris, comme en temps de guerre. Nous logions cette nuit-là à un jet de pierre de terrasses fraîchement décimées par les assassins de l’Etat islamique. Bilan de la soirée: 130 morts et plus de 1300 blessés. Des vies volées, d’autres traumatisées à jamais. La sinistre banalité de Kaboul ou de Bagdad au cœur de la Ville Lumière. L’horreur, celle à laquelle on ne […]