Le suicide assisté existe en Suisse depuis plus de 40 ans. La personne qui veut mettre un terme à une vie de souffrances s’adresse à l’association Exit, conduite par un comité de médecins et composée de personnes laïques spécialement formées pour cet accompagnement. Selon ses statuts, Exit défend « le droit pour chacun de choisir sa manière de vivre les dernières étapes de sa vie ».

La personne est alors examinée par un médecin qui constate qu’elle prend librement sa décision et qu’elle est capable d’accomplir personnellement le geste de suicide. Elle reçoit alors la visite d’un membre d’Exit qui lui apporte la potion létale. Le décès est ensuite constaté par le service de police. En 2023, 504 cas de suicide assisté ont été recensés en Suisse romande. Le fait que la France mêle le suicide assisté et l’euthanasie dans le même projet de loi brouille complètement la compréhension du suicide assisté. 

J’évoquerai un exemple. Le frère d’une chère amie a souffert d’un cancer des os dont chacun sait qu’il est particulièrement douloureux, sans que les médicaments soient efficaces. Ayant achevé un projet qui lui tenait à cœur, il a décidé que le moment était venu de mettre fin à ses souffrances. Il a invité ses enfants, ses sœurs et quelques amis très proches ; ils ont partagé une longue soirée chaleureuse, évoquant de beaux souvenirs, chantant, partageant la vie magnifiquement. Certains ont rejoint leur domicile. D’autres ont dormi sur place. Et au matin, le délégué d’Exit a apporté la potion létale. Cet ami est parti sans bruit. La vie a été pleinement honorée.

Je souhaite à la France de trouver une solution analogue au suicide assisté suisse, qui certes ne convient pas à toutes les situations, mais permet d’en résoudre un grand nombre de façon humaine et respectueuse. 

Monique Gisel, responsable paroissiale dans le canton de Vaud, pour « L’œil de Réforme »

S’abonner à « L’œil de Réforme »