Benoît Hamon, candidat à l’élection présidentielle de 2017 pour le Parti Socialiste, était l’invité lundi 10 avril de la Fédération protestante de France. La rencontre était animée par Réforme.

La question de Brice Deymié, aumônier national aux prisons :

À l’heure actuelle, nous avons 69 430 détenus dans les prisons françaises. Jamais en temps de paix il n’y a eu un tel taux d’occupation des prisons. Les aumôniers de toutes les religions sont témoins de l’intimité au cœur de la détention, témoins de la souffrance liée à l’incarcération. Quelle serait votre politique pénale en la matière, et serait-elle forcément liée à la souffrance, la souffrance qui peut être souvent destructrice et source de beaucoup de malheur ?

Benoît Hamon : Sujet ô combien difficile que celui-là, sur lequel j’ai des positions qui sont probablement minoritaires, encore que, dès lors que ce dialogue existe avec nos concitoyens, des positions qui se fondent parfois sur l’émotion, les pulsions et les préjugés, se transforment très vite quand on donne des arguments. Je pense que la punition ou la peine ne doit pas être synonyme de souffrance ni d’ailleurs de détention. Je suis assez frappé qu’un quinquennat de gauche se termine par l’annonce de la création de 10 000 places de prison. […]